du vent dans les cheveux
C’est un voyage d’hiver, qui emprunte des corridors tracés par une sorte de machine, pour regarder comment le monde vit à présent que j’en suis revenu, ici devant cette table alors que les enfants dans leur chambre, les portes fermées le long du couloir, dorment et rêvent, peut-être que l’hiver dehors neige et gèle, tandis que sur les images des avions, au sol, en été, verts et beiges, des avions d’armée de l’aéroport de Samouco, de l’autre côté du Tage, stationnent où retournent au hangar
de ce côté-là du fleuve, ici c’est Almada, pas encore Lisbonne, une statue du Christ-Roi (extensions vers Rio, son Corcovado et Nino Ferrer, et développements vers Fàtima et cette ordure de Salazar, réminiscences oublis pardons mémoires dégoûts, ne jamais oublier, jamais), statue qui ouvre ses bras et loin devant vers le nord, allongée sur la rive droite
la ville blanche et ses quartiers où le monde change, il y a quelques temps une amie en revenait disant « ils ont changé, tu sais, ce n’est plus comme avant », et dans ce « comme avant » il y avait le parcours du temps, celui des villes du sud, il y avait cet oubli de ce qui se passait voilà il y aura ce vingt-cinq avril quarante et un ans
des fleurs au marché des œillets des sourires des chars des armes qui se taisent enfin une chanson, vers minuit quinze , le pont encore en témoigne, sur ses deux tabliers les autos et les camions, les trains passent, relient la capitale au sud du sud de l’Europe, cette porte, cet horizon
si on longe loin vers l’intérieur le delta, l’embouchure, si on entre dans le pays, dans la ville, dans le nouveau quartier nommé « parc des nations », on arrive à cette avenue dédiée à Fernando Pessoa
ou à ce chemin nommé Corto Maltese
le livre d’Hugo Pratt sur Venise aussi, on longe encore cette rue qui aboutit à suivre de loin, loin au fond derrière cette centaine de drapeaux qu’on aperçoit là
la jetée qui va vers le nouveau pont , qu’ils ont nommé Vasco de Gama, on marche dans cette rue parallèle à la rive, des fontaines surgissent et jaillissent
vite une photo, encore manquée, on marche et le casino qui a un autre sens en italien, avec ses immenses lettres inutiles et laides, ou c’est juste moi qui les qualifie telles
les jeux de hasard, la voilà telle qu’elle est, cette ville, moderne contemporaine actuelle indiscutable, tout ce qu’on voudrait, pourtant, ce ne serait qu’un peu de bonheur pour les êtres qu’on aime, simplement presque rien mais qu’ils soient heureux, au moins, un moment, et oublier, un moment vague et lent, le passage du temps et les taches qui s’impriment sur le dos des mains, tenter de ne pas se rappeler qu’on ne peut pas grand chose mais aussi tout, pourtant, pour que cette joie envahisse ces visages, que ces yeux s’allument et pétillent, et que, dans une douceur recommencée, leurs rires nous envahissent, seulement un peu, encore et encore et encore à nouveau à l’autre bout du monde sur cette plage rester et marcher, son bras sous le mien, le vent dans nos cheveux
très grand plaisir à voyager avec Piero Cohen - Hadria à Lisbonne cette " capitale au sud du sud de l’Europe, cette porte, cet horizon" - on le lit sur son site Pendant le week - end : http://www.pendantleweekend.net/2015/01/sur-le-bureau-29/, et puis dans le Petit Journal du Tiers Livre de François Bon http://www.tierslivre.net/krnk/spip.php?article1807
on peut lire mon texte : on ne sait rien / le voyage commence là :
et poursuivre votre lecture des vases communicants de février 2015 ici : https://vasescommunicantsliste.wordpress.com/2015/01/11/liste-des-vases-communicants-en-fevrier-2015/
grand merci à Angèle Casanova qui veille désormais sur les Vases communicants


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